Les tribulations d’un cocu qui n’hésite pas à mettre la main à la pâte afin de se dépêtrer de sa situation
hors concours
Ma meunière me roule dans la farine :
Elle glane dans tous les recoins
Offrant ses miches et sa praline,
Certes j’aurais du veiller au grain
Mais j’ suis manutentionnaire dans un silo
Et ne peux être au four et au moulin,
J’eusse du l’engranger dans un enclos !
Quand j’en cause, j’suis un vrai moulin à paroles :
Pas la peine d’aiguiser la meule
J’sais qu’elle batifole de la corolle
Et que d’elle je ne récolte que les éteules…
Quand je l’ai mariée j’pensais que c’était une bonne pâte,
L’été on couchoyait dans le foin,
J’croyais lui avoir mis un fil à la patte
Tant elle m’embrassait comme du bon pain…
Pétrissant son blé tendre et sa graminée,
Devant elle j’étais bête à bouffer du foin,
Ses taches de son et ses épis blonds comme les blés
Promettaient plus de beurre que de pain !
Je ne veux amener de l’eau à votre moulin :
Elle sentait si bon le gruau et le froment !
Comme un bain bénit elle attirait tous les voisins
Qui entraient en elle comme dans un moulin flamand !
Sûr…elle va me mettre sur la paille
A force de se faire moissonner…
Bien avant les prochaines semailles
Je n’aurai plus d’avoine ni de blé,
N’ajoutez pas votre grain de sel
A me dire qu’il fallait séparer le bon grain de l’ivraie,
Quand je l’ai égrainée elle n’était pas pucelle,
N’avait pas chaumé sur les sucres d’orge c’est vrai…
Vous m’enlevez le pain de la bouche :
Oui-da, je me bats contre des moulins à vent
Au risque d’attraper des escarmouches,
Avec elle j’ai mangé tout mon pain blanc,
Je devrais avoir d’autres grains à moudre,
Je dois certes en avoir un grain
Mais avec elle j’ai eu le coup de foudre
Et ne puis ainsi rompre… le pain,
Elle s’est fait croquer ses madeleines et sa galette,
Peu importe si elles étaient de seigle, d’épeautre ou de sarrasin,
Pendant que je me caillais les meules comme une mauviette
Elle agissait par plaisir et non pour gagne pain…
J’ai cherché une solution pour ne plus en faire tout un foin,
De mes propos vous ne voulez en perdre une miette
Quitte à chopper le rhume des foins,
Je vais essayer de la mener au doigt et à la baguette !
Mais autant chercher une aiguille dans une meule de foin,
J’ai du pain sur la planche, ce sera long comme un jour sans pain…
Je vais faire fi au gluten et à l’embonpoint
Et comme on dit « chaque jour amène son pain »,
Quand il n’y a plus de foin dans le râtelier
Les souris se contentent de pain sec et de pain rassis
Mais avec ma belle pas question de l’anémier…
Ca va se faner et sentir le roussi !
Je lui coupe les vivres, les pains aux raisins, au chocolat et au lait
Elle a grignoté son blé en herbe
Et ira se faire foutre sous les futaies
Où l’hiver prochain j’irai lui déposerai une gerbe…
A la sueur de mon front je vais gagner mon pain
Je vais écrire mon histoire …ça ne mange pas de pain,
Ils vont se vendre comme des petits pains
Et tous…. Pour une bouchée de pain !
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